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Des hurlements de truie que l’on égosille en pleine rue.
Une rue passante où les passants se retournent et s’arrêtent, l’oreille en alerte, le regard avide.
A qui appartient ce cri qui saccage le silence de la petite rue habituellement si calme ?
Des fenêtres qui s’ouvrent, curieuses, se penchent des visages aux yeux en pointe d’interrogation.
Le cri enfle, rageur, s’étire en longueur
jusqu’au bout de la rue.
Un cri énorme expulsé
d’une toute petite gorge, d’un tout petit corps aux pieds qui trépignent.
Des pieds qui freinent sur le macadam.
Refus d’avancer plus avant dans un monde d’injustice qui donne envie de se rouler parterre.
Petit bout de jupe qui frémit de colère explosive que rien ne saurait contenir.
Joues rouge écarlate ; cheveux ébouriffés,
pétard fulminant.
Colère d’une petite fille incomprise.
* Photo empruntée sur le site Infotalia