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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 02:46

 

 

 

 

poissonnerie-16882

 

 

 

 

Dans la queue à la poissonnerie :

 

« Quand il aura fini de crever les yeux de ce pauv’ bar, çui-là ! Cette manie de mettre ses doigts partout… »

 

« On s’en fout René, toute façon, ils sont morts les bars ! »

 

« Ouais, c’est ça Josiane…on verra quand tu s’ras morte si tu s’ras contente qu’un pauv’type te fourre le doigt dans l’œil ! »

 

 

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 10:57

 

 

 

 

Divers 3168

 

 

 

 

Chef d’œuvre de l’art gothique et haut lieu des sacres des rois de France, la cathédrale de Reims fête cette année ses 800 ans.

C’est en Mai 1211 que fut posée sa première pierre !

 

Pour fêter cet anniversaire de multiples animations sont organisées par la ville de Reims. Spectacles de rues, concerts, expositions…et deux ou trois soirs par semaine, on peut assister à une magnifique mise en lumières de la façade de la cathédrale.

Jeux de lumières qui restituent à l’édifice ses couleurs d’origine disparues.

 

A la nuit tombée, devant les yeux de milliers de spectateurs, la cathédrale se pare de couleurs vives. Chacun retient son souffle...

 

« Rêves de couleurs » proposé par le collectif Skertzo mêle haute technologie, imagination et poésie.

Des moments magiques qui laissent les spectateurs bouche bée.

On est tous soudain transportés 800 ans en arrière.

 

Moments magnifiques, couleurs oniriques, sur notes de musique médiévale…ces moments-là, j’ai voulu les partager avec vous en les enfermant dans ma petite boîte à images.

 

 

 

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Et pour terminer, je laisse la star de Reims vous saluer : l'Ange au sourire était lui aussi dans tous ses états...à s'étaler ainsi sur toute la façade ! Apparition surréelle...

 

 

P1000599

 

 

 

 

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 22:28

 

 

 

mains-enfant-adulte

 

 

 

 

 

Son sac git grand ouvert à ses pieds, il a les entrailles à l’air et montre son intimité aux regards curieux. Un amas avachi, sans forme et sans vie. Son sac comme un ballon crevé.

 

Elle est comme cette chose informe qui gît abandonnée sur le sol.

 

Quand on arrache à l’âme une partie de son cœur, il faut apprendre à vivre avec des courants d’air à l’intérieur.

 

Elle se sent pleine de trous et de vides depuis la grande douleur. Vous savez la grande douleur que peut parfois infliger la vie quand elle s’acoquine avec la mort.

Cette douleur qui s’immisce partout, même sous les portes et les fenêtres que l’on a pourtant pris soin de fermer hermétiquement. Même calfeutré à l’intérieur de chez soi, la douleur parvient toujours à entrer et à s’inviter.

Elle la balaye pourtant chaque matin devant sa porte…mais la douleur revient et s’installe.

Elle ramasse ses larmes, ses larmes de petite fille dont l’enfance vole soudain en éclats.

 

La vie donne mais reprend aussi.

La vie se termine toujours mal surtout à 87 ans.

 

La grande main rassurante du père ne prendra plus la sienne pour la consoler.

Le temps, rien que le temps…lui seul pourra peut-être un jour adoucir la peine.

 

Mais le temps n’effacera pas l’histoire…l’histoire qui s’est écrite entre un père et sa fille, tout au long d’une longue vie.

 

Il y a parfois des gens que la mort semble ne jamais pouvoir toucher…des gens que l’on croit éternels. Il y a certaines personnes que l’on aime pardessus tout et que l’on n’est jamais prêts à perdre, quelque soit l’âge…

 

Elle chasse de sa mémoire le corps sans vie allongé sur le lit et tente de se souvenir des bons moments.

Elle entend le rire. Elle se souvient des yeux blagueurs, de la voix rassurante, du petit raclement de gorge familier. Elle voit la silhouette courant sur un cours de tennis ou bavardant un verre de whisky à la main, si vivante !

 

Oui, il est là, pas très loin. Il est juste passé sur l’autre rive. Il est là, tout près qui sourit.

 

Papa. Pa pa. J’entends encore ton pas.

 

 

 

 

 

Merci. Merci à vous qui êtes passés sur mon blog abandonné pour y déposer vos mots d'amitié. Merci de ne pas m'avoir oubliée malgré cette si longue absence.

Vous l'aurez compris : parfois la vie vous pousse vers d'autres priorités, bien malgré vous. Elle vous réserve de gros chagrins, de vrais chamboulements.

Elle s'emplit de silences aussi,  étouffant tous les mots. Peu à peu, elle resurgit, la vie, pour reprendre sa vitesse de croisière, tout doucement. Doucement.

 

 

 

 

 

 

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 18:04

 

 

 

 

Fille qui vole

 

                                               *

 

 

Ariane est un peu folle. Elle a ce grain de folie qui lui fait la vie belle.

Les gens qui la côtoient et chez qui elle fait des ménages la paient plus pour sa joie de vivre que pour faire les poussières.

 

  Elle vole en dormant,  au-dessus des sapins, au-dessus des haricots, lorsqu’elle est amoureuse. Parfois on la retrouve collée au plafond.

Elle est souvent amoureuse mais ce n’est qu’une fulgurance. Juste le temps de faire un enfant et elle balaie le père.

Chaque fois, par les yeux, par les lèvres, elle fait des enfants comme des miracles : Manège, Tambour qui sont des génies. Tambour est inventeur et Manège est diseuse d’avenir et elle dessine, dessine, dessine le monde qui l’entoure. Puis arrive Crevette, toute petite et rose et avec un bec de lièvre. Et Ariane, cette fois-ci, garde le père, Armand l’instituteur. Ils volent main dans la main quand ils dorment des jours et des nuits.

 

Que dire de ce livre ? Juste trois mots :

Un conte poétique…

  

Un conte qui vous fait rêveur éveillé glanant encore des mots qui brillent comme des images…qui vous fait enfant aux yeux effarés et oreilles grandes ouvertes pour que jamais ne s’arrête le conteur.

  

Bobin est un conteur mais il est beaucoup plus que ça…

 

Je suis persuadée que Christian Bobin est un enfant, en vérité, car il n’y a que les enfants pour dire le monde avec des mots si jolis et si simples.

 

Il a le mérite de vous faire voler, comme Ariane, le temps d’une page, et puis une autre, et puis une autre, que vous tournez sans voir le temps s’écouler…avec juste une petite musique d’ambiance, la musique de ses mots.

  Mieux que de longs discours, j’aime à piocher des phrases, des passages qui vous feront entrer dans le livre et qui vous donneront sans doute envie d’y rester.

De rester où ? Mais dans le livre bien sûr !

  

Je vous les laisse ici, ces phrases magiques qui m’ont touchée, moi, et qui vous diront, mieux que tout, le monde de Bobin :

 

…Lire n’est pas son affaire. Dans la maison de Monsieur Lucien, le jaloux, il y a beaucoup de livres. Un vrai nid à poussière. Il faudra qu’elle les nettoie un jour, un par un. Elle a dit à Monsieur Lucien : « Monsieur Lucien, je vais laver vos livres page par page, avec un chiffon spécial. Je vais les débarrasser de tous ces mots qui encombrent. »

 

…Un tel chiffon n’existe pas. Les livres, pour les effacer, il suffit de ne jamais les ouvrir.

 

                                                            ***

 

Je m’appelle Manège, j’ai neuf mois et je pense quelque chose que je ne sais pas encore dire. Entrez dans ma tête. Mon cerveau est plié en huit comme une nappe de coton. En huit ou en seize. Dépliez la nappe, voilà ma pensée de neuf mois : d’une part les coccinelles n’ont pas bon goût. D’autre part, les ronces brûlent. Enfin les mères volent. Bref, rien que d’ordinaire. Il n’y a que du naturel dans ce monde. Ou si vous voulez, et c’est pareil : il n’y a que des miracles dans ce monde.

 

                                                    ***

 

L’automne est la saison des tombes et des cartables. Les tombes sont les cartables des morts. On va au cimetière à pied, en sifflant et en bavardant. Aucune raison d’être triste. On va à la rencontre de quelqu’un qu’on a aimé et le soleil est de la partie.

 

                                                      ***

 

Monsieur Gomez parle de son travail à l’épicerie. Les enfants du quartier, à la sortie de l’école, viennent par dizaines lui voler des bonbons. Il en est ravi. Ma mère n’est pas d’accord, mais je lui ai expliqué que le vol était un bon signe comptable, un indice de prospérité : les moineaux ne s’abattent que sur des cerisiers en bonne santé.

 

                                                  ***

 

Rembrandt a mangé Van Gogh…se saisir de l’oiseau était un jeu d’enfant…les chats adorent les jeux d’enfant.

…dans cette tribu, depuis quelque temps, rien ne va. Van Gogh est mort et tout le monde s’en fout. Voilà ce qui arrive quand tout le monde est occupé : un meurtre.

 

 

Convaincus ? Alors qu'attendez-vous pour plonger dans le livre ?!

  

  

 

* Image empruntée à Drawin ici

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 01:48

 

 

 

http://www.dailymotion.com/video/xdv1b5_anne-berest-la-fille-de-son-pere-se_creation

Anne Berest, La Fille de son père_Seuil
envoyé par EditionsduSeuil. - Regardez plus de courts métrages.

 

 

Un premier roman...réussi !

Une histoire qui se passe entre Epernay, Reims et Paris.

Un secret de famille "échappé" lors d'un dîner d'anniversaire...

 

Trois soeurs...les trois filles de leur père !

 

Quelques extraits qui vous donneront sûrement envie d'en découvrir plus encore :

 

"Charlie a tout oublié de notre mère. Sa voix et son regard. Et avec elle toute sa petite enfance. Charlie n'a rien retenu. Sauf les boîtes Happy Meal de chez Ronald McDonald..."

 

" Le soleil rase les champs de vignes sur la route d'Epernay, la nuit tombe depuis Reims, aujourd'hui c'est l'anniversaire d'Irène."

 

"Nous sommes réunies, les trois soeurs, à l'arrière de la voiture, comme lorsque nous étions enfants : Irène et Charlie aux portières et moi au milieu. Elles convoitent, la petite et la grande, les places des fenêtres. Moi je veux seulement être tranquille, ne pas faire d'histoire."

 

"Irène est furieuse que personne n'ait touché au tartare de bulots, à part le cousin Emmanuel. Elle dit qu'elle voudrait passer tout le monde par la fenêtre. Etre demain matin, avec les restes de gâteau, de papier cadeau, de cendriers et de bouteilles. Tout jeter, ranger, laver et que le prochain Noël soit une perspective très lointaine."

 

Ambiance, ambiance...! Petite rancoeurs, langues qui fourchent...

 

Un roman court (160 pages) mais dense, où l'enfance remonte à grands coups de souvenirs et de regrets aussi.

Des questions, beaucoup de questions...pour découvrir puis comprendre le secret de famille si longtemps gardé...et la vie qui bascule soudain sur l'incompréhension.

 

Oui, oui, un bon moment de lecture !

 

 

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 01:30

 

 

 

 

chat laine

 

 

 

 

Je m’en vais tricoter des rêves.

Chaque nuit, remettre sur l’ouvrage des rêves encore des rêves…

Détricoter des cauchemars et en faire des bouts de ficelle.

 

Bouts d’ficelle, selle de ch’val, ch’val de course, course à pied…

 

Sauter sur les nuages

Sous un halo de lune

Chercher la clef des songes

Au milieu des étoiles

 

Et regarder le chat jouer avec la laine

Et tricoter des rêves

A l’endroit

A l’envers

 

Et tricoter des rêves

Des rêves, encore des rêves…

 

 

 

 

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 13:28

 

 

 

 

Ange

 

 

 

 

Saut de l’ange

Saut de l’an

Le manège a tourné

Sur les saisons volées

L’ange saute sur le calendrier

Du mois de Décembre au mois de Janvier

Une année doucement s’est écoulée

L’ange saute sur chaque mois à pieds joints

Soufflant au temps de longs jours en moins

Comme sur les touches noires et blanches d’un piano

L’ange choisit la chanson à propos

Mois emplis d’épreuves, mois emplis de joie

Selon le destin, l’ange applique la loi

 

Aux douze coups de minuit

Alors que la lune rit

L’ange va sauter

Sur la nouvelle année.

Saut de l’ange

Saut de l’an

L’an neuf en trompettes a sonné !

 

 

 

Douce année 2011 à vous...

Sérénité, petits bonheurs chopés ici ou là...pas de larmes dans vos yeux, pas de vilaines vagues sur les océans de vos jours, ni de zébrures dans votre ciel...juste des éclats d'étoiles qui feront briller vos yeux et frémir vos coeurs de petites joies !

 

 

 

 

 

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 12:28

 

 

 

sapin

 

 

 

 Ce bref passage pour déposer ici, pour vous, tous mes vœux pour un doux Noël.

 

Légers comme les flocons de neige qui se sont déposés généreusement un peu partout, chez vous, chez moi, mes baisers et mes sourires accompagnent mes vœux !

 

Quelques soucis familiaux m’éloignent de vous en ce moment et j’en suis désolée…désolée d’être autant absente de mon blog…mais j’ai choisi d’être le plus possible présente auprès de mon Papa qui est gravement malade.

Je ne vous oublie pas pour autant, je vous l’assure, et je suis certaine que vous me pardonnerez.

Ne soyez pas inquiets, je reviendrai mais la vraie vie a parfois ses exigences auxquelles l’on ne saurait déroger lorsqu’il s’agit d’une histoire de cœur entre un père et une fille.

 

Très bon Noël à vous et tous mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année qui approche à grands pas !

 

Je me sauve car j’entends le Père Noël qui arrive pour sa livraison de cadeaux. Il frappe à ma porte et semble impatient !

Il faut ensuite que je trie et cache tous ces cadeaux sous le sapin avant qu’Oscar et Capucine n’arrivent Vendredi !

 

Bon Noël et très bonne année à vous !

 

 

jardin sous la neige

 

 

 

Mon jardin sous 20 cm de neige ! C'est beau, non !

 

 

 

 

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 02:20

 

 

 

 

Jolie journée à Paris entre exposition et balades.

 

Deux bonnes heures passées au musée Maillol à la découverte du

 « Trésor des Médicis ».

La dynastie des Médicis a accumulé tant de trésors durant un peu plus de trois siècles ! Banquiers, riches marchands, princes, deux reines françaises, deux papes…les Médicis ont collectionné les plus grands chefs- d’œuvre.

 

Voici un portait de la reine Marie de Médicis :

 

 

Marie de Médicis

 

 

 

Plus de 150 œuvres célèbrent le mécénat éclairé de cette dynastie au goût sûr pour les antiquités, la sculpture, les arts décoratifs, la peinture, la poésie, la musique, les sciences…

 

Une fontaine à vin en ambre jaune, cuivre et bronze dorés appartenant à Ferdinand II (1610) :

 

 

 Fontaine à vin

 

 

 

On pénètre au cœur de leurs palais qui nous dévoilent toutes ces merveilles.

 Prestige et puissance de Florence…je me suis retrouvée pendant quelques heures dans l’Italie de la plus riche des dynasties.

 

 

J’ai aimé le codex de recueil de chansons, le livre d'heures des filles de Laurent le Magnifique avec ses enluminures exquises, les lettres de Catherine de Médicis... (ha, si seulement j’avais eu le droit d’utiliser mon APN…je vous aurais montré ces merveilles ! )

J'ai été époustouflée par la finesse d'exécution des orfèvres de jadis : le petit rémouleur en or émaillé, ivoire et pierres précieuses...et le petit berceau en filigranes d'or offert à Anne Marie Louise de Médicis par son époux pour appeler de ses vœux l'arrivée d'un fils qui ne verra jamais le jour.

 

Le bijou en forme de berceau :

 

 

Berceau en filigranes d'or

 

 

 

Cabinet des merveilles et de curiosités, salon de musique, bibliothèque médicéenne, salle des porcelaines, cabinet des mathématiques…l’expo vaut vraiment le détour ! Si vous avez l'occasion...surtout n'hésitez pas !

 

Pause déjeuner dans une brasserie du 7ème arrondissement puis balade dans une rue que j’adore : la rue du Bac.

 

Un quartier aux magnifiques façades, aux cours intérieures charmantes cachées derrière de hautes et imposantes portes cochères très anciennes.

 

 

 

Lourdes portes

 

 

 

 

Sculptures sur façade

 

 

 

Sculpture sur façade

 

 

 

 

Antiquaires, cabinets de curiosités, galeries de peinture, et vieilles enseignes se côtoient et invitent à entrer.

 

Ancienne enseigne à la façade de guingois et au nom d'un autre temps :

 

 

 

Enseigne ancienne

 

 

Au détour d'une rue, je tombe sur une rue qui me dit quelque chose...et sur cette façade d'une grande maison d'édition !

 

 

Façade d'une grande maison d'édition

 

Voyez-vous de quelle mythique maison d'édition je veux parler ?

Mais siiiiiiiii

 

Celle de Gallimard bien sûr ! La fameuse "NRF" :

 

 

Gallimard

 

 

Une jolie devanture d'antiquaire :

 

 

Antiquaire

 

 

Etranges objets dans la vitrine d'un cabinet de curiosités :

 

 

 

Cabinet de curiosités

 

 

Rencontre avec une girafe, rue du Bac. Elle m'a fait de l'oeil derrière la vitrine :

 

 

Girafe

 

 

 

Nous avons longé un joli square :

 

 

Parc

 

 

La journée s'est trop vite terminée et le ciel a pris ses couleurs de nuit. Il a fallu reprendre le métro pour rejoindre la gare de l'Est.

 

 

Métro

 

 

 

Dans le train qui me ramenait dans mes terres de Champagne, j'ai fermé les yeux et me suis repassée les images de ma jolie journée. Elles sont bien trop rares, mes petites escapades à Paris !

 

 

 

 

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 00:00






 

 

     ça y est, le défilé va commencer! Les grilles de notre cimetière viennent de s'ouvrir!

 

     Week-end de la Toussaint oblige ! On est sûr de les voir rappliquer les bras chargés de fleurs ! Pourvu que j'échappe cette année à l'éternel chrysanthème... Ils pourraient faire preuve d'originalité, pour une fois, c'est vrai, quoi !

 

     Plains-toi, Sidonie ! En général tu en rafles trois fois plus que moi!
Tu voudrais quoi ? Du muguet, des tulipes, pour changer ?? Difficile, à cette période de l'année !

 

     Non, de simples roses...des rouges, des jaunes, des blanches...même si elles seront fanées dans huit jours, tant pis! Avoue que ce serait quand même plus original, plus léger, plus féminin, non ?

 

     Ha! Ha! Le romantisme en pays d'outre-tombe !!!

 

     Chut, taisez-vous, on vient ! J'entends des pas dans l'allée transversale ... C'est peut-être pour moi...

 

      Perdu ! C'est encore pour la petite du bout là-bas...C'est fou, ça, on ne voit même plus la dalle de marbre, tant elle est couverte de fleurs…

 

     Normal, elle est morte depuis à peine trois semaines, la pauvre petite...Mourir à 18ans...si c'est pas malheureux ...

 

     Ouais, mais au moins, on lui apporte des fleurs fraîches à elle! Moi, ça fait 40 ans que je ne suis plus de leur monde et je me trimbale toujours la même horrible fleur artificielle! Une fleur en plastoc…Ça  c'est sûr, ils sont pas obligés de venir l’entretenir… C'est d'un mauvais goût ! Quelle bande de radins dans cette famille ! Je les vois rappliquer une année sur deux…avec un peu de chance, ils vont débouler aujourd’hui…

 

     Ho, toi, la vieille tante d'en face, tu nous as suffisamment pourri la vie de ton vivant, alors la famille, je les comprends, ils soufflent un peu ! Tu n'as que ce que tu mérites ! ça  fait 40 ans que tu ronchonnes ici! Tu peux pas la mettre en veilleuse un peu et nous laisser profiter, pour une fois qu'il y a un peu d'animation ?! C'est vrai, quoi, elle est pas belle la vie:le monde des vivants vient à nous aujourd'hui...ça va sentir la fleur pendant 15 jours ! 

 

     Rolala,  dites donc ! L'écrivain de l'allée 175...qu'est ce qu'il récolte lui aussi !! Finalement, on aurait dû choisir d'être célèbre dans notre autre vie ...on aurait même des inconnus qui viendraient fleurir notre tombe…

 

     Ouais, bof… Hé Arthur, t'es toujours là? On ne t'entend pas aujourd’hui ?

 

      J'assiste au spectacle, figure-toi ! J'écoute, j'observe, je hume...Moi, je n'attends rien ni personne...comme ça au moins je ne suis pas déçu ! Ils sont anti-cimetières chez moi...Pour eux, je n'habite pas ici, mais toujours à la maison! C'est vrai, ils ont un peu raison… j'y vais souvent m'y balader à la maison et voir ce qui s'y passe...et je peux vous dire qu'aujourd'hui, trône sur le guéridon du salon, un magnifique chrysanthème, tout en boule, jaune d'or...assorti au décor ! Au moins, tout le monde en profite, et on pense à moi en même temps !

 

     Psst, Sidonie, regarde ! Je crois que tu as de la visite! Toute la sainte famille qui va défiler !

 

     Ho, des roses !!!! Alors ça, c'est épatant !!! On croirait qu'ils m'ont entendue ! Que je suis mauvaise langue, parfois...Vous avez vu comme mon René s'est fait beau aujourd'hui?! Et la petite dernière, elle est pas mignonnette ? Elle est belle ma descendance, pas?!

 

     Ouais, Sidonie, t'as de la chance, toi ! Je vois arriver le Marcel...avec son cyclamen...Il s'est encore fait refiler le plus moche de la boutique! C'est-y pas vrai, ça!!… et regardez-moi comment il est attifé, encore ! J'vous'le dis, moi, depuis que je suis plus de leur monde, ça tourne plus rond du tout ! Il s'laisse aller le Marcel !

 

     Tu vas pas remettre ça, la tantine !! T'aurais peut-être préféré
le voir arriver tout pimpant, jovial, en sifflotant, une minette à son bras? Hein? Avoue que t'aurais pas apprécié de le voir reprendre goût à la vie sans toi ! Faut bien que tu aies une occasion de râler encore !

 

     Ho! toi, le Gérard, que le diable t'emporte ! Cette année, ta plante verte va te passer sous le nez, car je vois rien pour toi pour le moment

 

     Allons, allons, on se calme, là-bas, vous laverez votre linge sale en famille plus tard ! Taisez-vous car c'est mon tour !! Laissez-moi profiter de cette magnifique gerbe de glaïeuls! C'est un ancien admirateur qui approche…Je me souviens...il assistait à tous mes concerts...et un jour, il m’a déclaré sa flamme comme ça : "Aimée, les notes qui s'envolent de votre piano se mêlent d'une façon magique aux doux parfums de mes glaïeuls! Vous êtes une fleur parmi les fleurs !" C'était ti pas classe, ça ? Charmant, oui... Ha, j'avais un certain succès dans le temps! Les hommes étaient tous à mes pieds ...

 

      V'la qu'elle s'y croit encore ! ...Y en a pour trois siècles, là, si elle se met à nous raconter ses succès passés, la diva…

 

     Boudiou de boudiou !! Mais qui m'a foutu des bouquets pareils ?! Qu'est ce qu'ils déposent à mes pieds, là? C'est pas un bouquet, ça ! ça  été fagoté à la va-comme-j'tepousse !! Aucun soin, aucun art !...Le métier se perd décidément…

 

     Dis, le fleuriste, je pourrais en dire autant...Moi qui étais jardinier, je peux te dire que ces fleurs-là, elles vont pas durer deux jours ! Regarde-moi ces feuilles !!! Elles sont bouffées aux insectes ...même pas traitées...puis ils les ont forcées…Si c'est pas malheureux !

 

     Chut, écoutez! On dirait que l'on referme déjà les grilles du cimetière...Les allées se vident...ça y est, la fête est finie...

 

     Déjà ?

 

     Ho, déjà…On n’a pas vu le temps passer cette année…

 

     Ouf, bin c’est pas trop tôt, on va retrouver un peu de calme au moins ...Si on sortait ? Allons-nous promener dans les allées, allons respirer tous ces  parfums mêlés...

 

     Bonne idée, après tout c’est notre fête à nous! 


La pierre tombale de la petite Mamy était restée désespérément vide.

Aucune fleur ne s'y épanouissait...Et là, elle avait le cœur gros, car elle savait qu'il n'y avait plus aucun espoir de voir un jour sa tombe fleurie...

Elle était la dernière de la lignée, sans plus de descendance ...Mourir à 106 ans, vous pensez...

Elle qui aimait tant les bouquets et qui n'avait vécu rien que pour eux et au milieu d'eux ...

C'était trop triste à supporter ...non, elle n'avait vraiment pas envie d'aller danser avec les autres, au milieu des feux follets. Elle n'avait vraiment pas le cœur à ça ... Quelle triste fête que celle d'aujourd'hui ...

Elle haïssait les 1er Novembre, décidément !


Une bourrasque violente mais brève se leva soudain au-dessus du petit cimetière, emportant sur son passage des brassées de fleurs.

Par la force du vent, quelques roses aux couleurs vives, quelques fiers glaïeuls, s'envolèrent... pour atterrir doucement sur la tombe de la vieille mamy.

Souffle bienfaiteur, le vent s'en est allé comme il était venu...

Un sourire éclaira la petite âme...

Elle remercia le ciel d'avoir semé ces quelques fleurs sur le chemin de cette autre vie...
Ce n'était que justice divine pour cette ancienne petite marchande de fleurs...



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 Une silhouette évanescente, une ombre sous la lune blanche, juste un reflet dans un miroir où se reflètent mes mots…Mes mots qui résonnent en écho à d’autres mots, les vôtres, et ceux de mes auteurs favoris.
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  Bienvenue dans ma caverne peuplée de livres ! A la nuit tombée, lorsque je dors, les livres s’échappent des rayonnages et partent en voyage. Les mots volent hors des pages et dansent une carole à en perdre voyelles et consonnes. Les auteurs et leurs héros devisent de tout et de rien, en refaisant le monde, confortablement installés dans les fauteuils du salon. Parfois leurs éclats de rire ou de voix troublent mon sommeil. Aux premiers rayons du soleil, à l’heure des rêves enfuis, mes livres regagnent sagement leur place, alignés sur l’étagère. Seuls quelques mots errent encore, surpris par la clarté du jour…

Bienvenue !


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Mon recueil de nouvelles :

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Quelques citations...


"Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit." (M. Duras)

 

"Ecrire, c’est une façon de parler sans être interrompu." (Jules Renard)

"Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle." (Proverbe africain)


 "Ce sont les échecs bien supportés qui donnent le droit de réussir." (Jean Mermoz)

"Comment se tue en nous l’amour ? Trois degrés : souffrance, indignation, puis indifférence. La souffrance use l’amour, l’indignation le brise, et on arrive à l’indifférence finale." (Sainte-Beuve)
 

 "Créer c’est vivre deux fois." (Albert Camus)

 "On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années, on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.

Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme." (Douglas MacArthur)


"La vie ressemble à un conte ; ce qui importe ce n’est pas sa longueur, mais sa valeur." (Sénèque)


"La vie est finie quand tu ne surprends plus personne." (Coluche)

"L’indifférence est une paralysie de l’âme." (Anton Tchekhov)








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