Acrylique de Pierre-Paul Bellemène.
Rage du tam tam
La brousse s’enflamme
Rumeur infâme qui blâme
Rage du tam tam
La brousse s’enflamme
Rumeur infâme qui blâme
Mon pays s’appelle «Vertiges».
C’est le pays des mots, des lettres et des alphabets.
Dès que l’on foule le sol de mon pays, on est ensorcelé par les sons, sonorités, sonnets, consonances qui s’envolent en consonnes et voyelles sur les ailes des oiseaux.
On s’enivre de mots jusqu’à en avoir le vertige !
Le fleuve de mon pays roule des flots de mots.
Les poissons sont des virgules qui s’apostrophent avec l’accent d’ici.
Les routes de mon pays sont des parchemins qui serpentent à l’infini.
Les feuilles des arbres sont autant de poèmes griffonnés au nez du vent.
Les bonjours sont des vers emplis d’un divin nectar, butiné au cœur de fleurs, aux tiges de plumes, par des abeilles mutines.
A l’entrée de mon pays, on dépose ses contrariétés au « gardien des soucis » qui vous les rend à la sortie.
On accroche ses larmes à l’encre du ciel, pour qu’elles brillent de joie parmi les étoiles.
Des petits bonheurs fleurissent au détour des chemins et l’on prend le temps de les cueillir avant qu’ils ne fanent.
Les clochers des églises suspendent les heures du temps,
le temps qui passe et se prélasse.
Des pluies de notes de musique descendent des nuages.
On danse des farandoles, on rit de fariboles : les enfants ont les joues rouges !
Les mots sont de la fête et explosent en feu d’artifice.
Il y a les mots-sucre d’orge qui coulent dans nos gorges.
Il y a les mots-bulles qui éclatent en plein ciel.
Il y a les mots-confettis qui s’envolent en couleurs.
Et les mots-perles qui s’enfilent en colliers pour s’offrir en parures.
Dans mon pays, la vie est un livre de contes dont les pages sont tournées par la fée des songes qui en détient les clés…
C’est l’anglais Thomas More qui, en 1516, pour la première fois employa le mot « utopie » pour qualifier son île imaginaire. Sous sa plume, ce terme désignait un monde idéal, imaginaire qui devait tendre vers une vie meilleure.
Platon aussi construisit un modèle de cité idéale dans la République, mais il ne fut pas le seul ! Rabelais avec Gargantua et Pantagruel, Montesquieu dans ses Lettres Persanes, Marivaux, Voltaire et son Candide, Diderot, Rousseau, Swift, et plus près de nous, Bradbury, Huxley, Orwell…TOUS ont évoqué les grandes questions sociales, politiques, religieuses, morale pour bâtir une contrée idéale.
Paix, bonheur, respect, égalité, idéal, rêve, bonheurs simples au creux de la nature, gouvernement démocratique parfait…tels sont les caractéristiques de l’utopie.
Tout le monde rêve d’un pays utopique et notre imaginaire échafaude une contrée où chacun de nous aimerait vivre.
Oscar Wilde n’a-t-il pas dit : « Une carte du monde qui ne comporte pas l’Utopie ne vaut même pas qu’on y jette un coup d’œil, car elle néglige le seul pays où aborde toujours l’humanité. Et, quand elle y aborde, elle regarde autour d’elle, aperçoit une meilleure contrée et fait alors voile. Le progrès est la réalisation des utopies. »
Alors moi aussi je me suis amusée à imaginer une contrée de rêve, MON pays utopique !
Et vous ? Avez-vous aussi, quelque part dans un coin de votre tête, une île imaginaire où vous aimez parfois vous réfugier ?
Il neigeait.
Il neigeait à gros flocons, des flocons si lourds qu’ils empêchaient l’air de respirer. Des flocons si lourds qu’ils semblaient tasser même le sol sur lequel ils tombaient. Les arbres abaissaient leurs branches devant l’imposante neige, comme en un profond respect. Même le silence se taisait ; la nature toute entière semblait retenir son souffle.
Kambili se tournait et retournait encore sur sa couche. L’air étouffant de la minuscule chambre se plaquait sur son corps, y faisant apparaître de fines gouttes de sueur. Sa mère, inquiète de ce sommeil agité, posa la main sur le front brûlant de la petite.
Kambili était en nage, et dehors, le temps était glacial ; la neige ne cessait de tomber en un épais rideau de coton blanc, plus épais que le rideau de perles multicolores qui empêchaient les mouches de passer le seuil de la porte d’entrée.
L’aube était pourtant levée depuis un bon bout de temps déjà, mais Kambili continuait à dormir profondément. Sous la fraîcheur de la main apaisante, elle finit par ouvrir les yeux.
— Tu as vu, Mama, il a neigé cette nuit et il neige encore ! Je vais enfin pouvoir faire de la luge ! Regarde comme c’est beau ! Je n’avais jamais vu ça ! s’exclama-t-elle en se précipitant dehors.
Sa mère secoua la tête. Sa petite faisait encore une crise de palu. Il faudrait aller rendre visite au marabout du village aujourd’hui.
Kambili écarquilla les yeux.
Sur le grand fleuve Niger, les pirogues dormaient tranquillement. L’arbre à palabres étendait ses branches sous l’écrasante chaleur, et le sol était rouge de la latérite rouge qui recouvrait tout alentour.
Pas un flocon de neige, pas une tâche blanche dans le paysage qui s’étendait devant la case de la concession. Comme à l’accoutumée, la volaille caquetait et se disputait quelques grains de mil éparpillés sur la terre. Les cochons enfouissaient leurs groins dans le tas d’ordures qui faisait un monticule à l’entrée du bush.
Déçue à en pleurer, la petite se retourna et se précipita dans les bras de sa mère.
— C’était un rêve, N’né, juste un rêve ! Il ne neigera jamais sur notre terre d’Afrique !… Il ne neige que dans ton album d’images, et là-bas, très loin en Europe…
— Alors, quand je serai grande, j’irai là-bas, Mama ! J’irai là où il neige, car j’aime la neige, car la neige, c’est beau quand ça recouvre tout, même la latérite de notre chemin…
— Oui, N’né…tu iras là-bas, un jour ! Tu iras…
L’enfant bercée par les bras de sa mère, se rendormit rassurée, emportant la neige dans ses rêves.
Doucement, celle-ci déposa sa petite sur la natte qui recouvrait le sol.
Il était grand temps d’aller préparer les boulettes de gari pour le déjeuner.
Déjà, la “pepper- soup” mijotait dans la grande calebasse qui chauffait sur les trois pierres du foyer.
L’implacable chaleur s’abattait sur le petit village de pêcheurs faisant bourdonner les mouches dans les buissons.
Lexique :
Bush : enchevêtrement de buissons et d’arbustes.
Gari : bouillie de manioc que l’on façonne en boulettes.
Pepper-soup : Sauce pimentée à base de viande, poisson et légumes dans laquelle on trempe les boulettes de gari.
L'afrique...Un immense sentiment nostalgique s'empare de moi à l'évocation de ce simple mot... Une enfance, puis une adolescence bercées par les eaux du grand fleuve Niger. Même si je suis blanche et française...mes racines sont restées là-bas, car j'y suis née... Son odeur, ses couleurs, sa chaleur sont ancrées à jamais au plus profond de moi... Afrique...
Un beau jour de vendanges
Je fis un rêve étrange.
Au fin fond de la grange
M’apparut un Archange.
Entouré de trois anges,
Aux ailes blanches en franges,
Il m’offrit des oranges,
Mes raisins en échange.
Il dit que ces mélanges
Sont d’une grande imprudence,
Que trop de vin dérange
Mieux vaut le jus d’orange !
Le champagne qu’on engrange
Que l’on boit à outrance
N’est pas digne de louanges,
Embrume tous nos sens
Pour notre pénitence
Désormais les vendanges
Se feront par des anges
Et pour la providence
Au paradis des anges,
C’est plus du jus d’oranges
Qu’ils boivent à outrance
Mais du champagne…Etrange !
Pfiou...Heureusement ce n'était qu'un rêve! Vous nous voyez, ici, en Champagne, ne boire que du jus d'orange!!!
Et puis je peux vous assurer que les vendangeurs présents actuellement dans les vignes ne sont pas des anges! Oh non, vraiment pas des anges, héhé!
La tristesse s’en est allée dans l’eau salée
La mer l’a emportée au fond de ses secrets
Enfin pouvoir entendre les mots des vagues
Qui claquent dans le ressac
Qui chantent dans les flaques
Attraper au vol les mots du vent
Qui virevoltent bienfaisants
Et comprendre que tout repart
Comme des chants d’espoir
Dans un ciel où se mêlent
Des voyelles arc-en-ciel
Etincelles si frêles
Portées par les ailes
D’un vol d’hirondelles
Pardessus le ciel
La tristesse s’est noyée au fil du courant
D’une onde lasse qui passe doucement
La tristesse trépasse et tisse
Aux nuages les fils de jadis
Qui glissent lisses
Au bord des précipices.
A l’attention de Messieurs les chefs, responsables du temps, des températures, du soleil, et de la pluie.
Objet: Réclamation et demande de remboursement.
Messieurs,
Je viens vers vous pour protester de façon véhémente contre l’inadmissible anarchie climatique, que nous, bons et méritants congépayistes français, avons subie tout l’été.
Que sont-ce ces écarts de température que vous nous avez infligés injustement, du jour au lendemain, nous faisant passer du look « homard rougissant et dégoulinant de sueur » au look « esquimau glacé bleu de froid »????...Variations climatiques nous forçant à jouer au loto vestimentaire, pendant de longues heures devant l’armoire à glace!!
Que vous préfériez l’abominable col roulé bleu marine au charmant bikini rose et vert à p’tits pois, ne regarde que vous, mais vous pourriez, au moins, nous demander notre avis et ne pas changer le vôtre un jour sur deux!
Qu’est-ce que c’est que ce bordel, là-haut??!!!
Arrêtez de jouer avec la chaudière, merde!
Soit vous tapez une bonne fois pour toute sur le bouton 30°du thermostat…et on s’habitue...soit vous appuyez sur le 15° ...et on s’acclimate...mais CESSEZ de nous faire tourner en bourriques!
A force de jouer comme ça avec la chaudière, un jour, vous allez tout faire péter!
Pareil avec le soleil et les nuages gonflés de pluie... ça vous amuse tant que ça d’attendre qu’on sorte les maillots de bain et les crèmes solaires, pour l’heure suivante lâcher sur nous des trombes d’eau qui nous font grelotter sur la plage, trempés comme des serpillières???
C’est puéril comme jeu, Messieurs, oui, puéril !
ça a fait perdre la tête à ma grand-mère qui encore ce matin répétait à la voisine: « Ya pu d’saison, ma bonne dame! »
On lui avait promis la canicule pour cette année encore: elle s’est équipée de la clim pour rien! Et vous trouvez ça drôle??!!
Comme vous trouvez amusant d’avoir à gérer la pénurie de kleenex quand on se choppe un méga rhume en plein mois d’Août ??
Non, c’est pas sérieux à ce poste de hautes responsabilités!
Je remets en question le droit de grève de tous les types qui s’occupent du climat et qui font la pluie et le beau temps, là-haut, comme bon leur semble!
J’estime qu’un service minimum devrait être assuré!
C’est encore cette vieille histoire de gaz à effets de serre qui vous chagrine? Ou toutes ces fusées envoyées dans l’espace???
Si c’est ça, c’est mesquin de votre part de vouloir encore nous le faire payer, alors que Nicolas Hulot se décarcasse pour arranger tout ça!
Messieurs, je tenais donc à vous informer que je vais faire circuler une pétition sur internet, pour faire connaître votre incompétence et notre droit à choisir le temps qu’il doit faire!
Si vos services « climat » n’améliorent pas le temps qui nous est dû en cette période estivale, d’une façon rapide et significative, je me verrais dans l’obligation d’en avertir « 60 millions de consommateurs ».
Persuadée que vous prendrez mes critiques en considération et que vous serez conscients que vous avez gâché le capital soleil de milliers de gens durant ce mois d’Août, j’ose espérer, pour mon cas, un remboursement rapide sur mon compte en banque n° 1242233 P du Crédit du Sud.
Salutations éternuantes et meilleurs sentiments là-haut à Mr. Gillot-Pétré qui, tout à fait entre nous, pourrait peut être vous donner quelques conseils, quant au temps à appliquer….
Finies, les grasses matinées et les gros petitdèjes à n’en plus finir… en lisant la gazette du jour.
Adieu, le farniente chaise-longue-lecture, les promenades les pieds dans l’eau à marée basse, le marché aux poissons et le marché tout court, les apéros entre amis avec le petit rosé bien frais, l’arpentage de la rue Saint-Jean avec les délices de son Chat Bleu et ses glaces divines, et son casino et ses machines à sous et ses p’tits restos.
Ciao, les grandes tablées de copains et les blagues et les fous-rires jusqu’à point d’heures, les virées à vélo, la pétanque chez Mimile.
Parents et amis sont repartis. La villa est fermée pour l’hiver, les transats rentrés…
La mer aux couleurs opalines va me manquer.
Oui, c’est la rentrée pour moi aussi… Je reviens prendre mes quartiers d’hiver et retrouver mes coteaux champenois.
Ça sent les vendanges à plein nez !
Je vais reprendre mes occupations à une allure effrénée comme tout le monde. Je vais reprendre ma plume, alimenter ce blog,-un petit peu-, visiter les blogs amis, mais… trop n’en faut, car j’ai pris la ferme résolution d’avancer dans mon roman : oui, mes personnages en ont assez d’être délaissés trop longtemps et trop souvent ! Je vais donc me retremper dans le Moyen-âge, aller voir où en est le comte Thibaut de Champagne de ses moult pérégrinations, retrouver les cathares dans la cité souterraine du Mont-Aimé et vivre un peu de la vie de Jehanne Courtois et de sa tante Bertille.
Voilà ma bonne résolution de la rentrée !
Et vous, comment se sont passées vos vacances ?
Abrite les secrets
Des amants qui posent
Des baisers discrets,
Légers comme les roses
De ce charmant bouquet
Qui, sur les pierres, repose…
Roses effeuillées,
Pétales froissés,
Comme le jupon de soie rose,
Sous la main qui ose…
A l’abri des volets,
Les deux amants reposent…
Douceur de l'air.
Le vent d'hier s'en est allé asticoter d'autres rivages.
La plage au sable beige s'étend à perte de vue sous le ciel irisé,
Où tentent de percer un soleil blafard.
Lumière pâle, laiteuse sur la mer qui lèche le sable.
Reflets opalins qui laissent rêveur le promeneur qui s'attarde.
Nuages de crème qui se noient dans l'horizon.
La toile d'un peintre sous le pinceau enchanteur.
Le sable à marée basse crisse sous les pas :
Des coquillages de nacre scintillent
Comme des bijoux laissés en offrandes par les flots qui s'effacent.
Les mouettes crient et s'affairent
Sur les langues de sable offertes
Entre deux petites mers,
Entre des dizaines de flaques enfantées dans le sable
Par une mer fugace et pressée.
Au loin, les dunes, sculptées par la brise
Se détachent sur le ciel aux couleurs d’opale.
La mer roule ses vagues qui s’écrasent et meurt
Laissant sur le sable des nappes d’écume blanche
Sur l'estuaire, là-bas, l'eau a la chair de poule:
Elle frissonne sous la bise qui se lève.
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" Petites histoires et autres fariboles en terres de Champagne "
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