Cette silhouette qui court sur le chemin de halage, pas de doute, il l’a déjà vue quelque part…Il ne sait plus qui elle est, ni où il l’a déjà rencontrée, mais une chose est sûre, cette silhouette lui est familière !
C’est celle d’une femme qui vole plus qu’elle ne court. Ses pieds semblent ne pas toucher le sol humide et boueux.
Une toison de boucles blondes tombe en cascades sur des épaules frêles que recouvre entièrement une longue cape noire.
Marc la suit du regard dans sa course légère. Le brouillard est tombé, épais, sur le canal aux eaux sombres qui les sépare.
La silhouette s’arrête soudain, se retourne et le fixe longuement, avant de reprendre sa course et de s’enfoncer dans la forêt.
Marc était trop loin pour avoir pu discerner les traits du visage, mais la silhouette floue qui se profilait était la même qui s’était déjà promenée la veille le long du canal.
Il est troublé par cette apparition qui tient plus du surnaturel que d’une rencontre réelle et comme il ne croit pas aux fantômes, il secoue la tête, remonte le col de son anorak et siffle son chien.
Il est tard déjà ; la nuit commence à tomber. Au détour du chemin, il aperçoit la maison qui se détache sur le ciel sombre. Les lampes sont allumées dans le salon : on l’attend.
Sa fille Emilie, petit bout de femme de 10 ans, chahute avec Marine, sa copine de toujours. Les deux gamines se lancent à la tête les coussins du canapé sur lequel elles se sont vautrées devant la télé.
— Hé, les filles, c’est fini ce chahut ?! Vous avez fini vos devoirs ? Il est 18 heures ! Il est temps que je te raccompagne chez toi, Marine ! Réunis tes affaires pendant que je sors la voiture du garage.
— Papa, je peux venir aussi ? Maman veut bien que je raccompagne Marine avec toi. Je sais ma récitation par cœur !
Marc interroge sa femme du regard et opine du chef.
— Ok, mais dépêchez-vous, toutes les deux, sinon ton père va s’inquiéter, Marine !
Les filles sont encore excitées et chantent à tue-tête à l’arrière de la voiture, surtout Emilie.
Marine, par moments se tait.
Marc aperçoit dans le rétroviseur comme une ombre qui passe dans son regard ; elle porte ses yeux loin sur le paysage qui défile par la fenêtre. Elle semble à mille lieux de là, dans son monde à elle et à ce moment-là, plus rien ni personne ne semble exister autour d’elle.
Puis soudain, elle semble se réveiller d’un lourd cauchemar. Elle se frotte les yeux comme pour en décoller les images noires qui se sont fixées sur sa rétine. Puis, elle reprend ses jeux comme si de rien n’était, là où elle les avait laissés. Comme une enfant insouciante, elle se remet à rire.
Pourtant la vie lui avait volé son innocence, et à l’âge où toutes les petites filles débordent d’insouciance et de joies futiles, Marine, elle, jetait souvent sur les choses un regard sérieux et empreint de tristesse souvent mal contenue.
— Pauvre petite…Elle aborde la vie avec un terrible handicap… pense Marc en l’observant discrètement.
(A suivre...demain!)
Coucou, les ami(es)!
Toujours pas beaucoup plus présente sur mon blog, ni sur les vôtres...mais cela ne m'empêche pas de penser à vous!
En plus du quotidien "sur les chapeaux de roues", j'avoue que j'utilise mes rares moments de loisirs à écrire la suite de mon roman... J'ai décidé d'avancer...une bonne fois pour toutes! Je n'aime pas les choses qui traînent...et j'aimerais bien finir par y mettre un point final! Alors, je suis dans un autre monde, plongée dans le Moyen âge...
Cette semaine, j'ai choisi de vous offrir à lire l'une de mes nouvelles! Pour qu'elle ne vous semble pas trop longue, je l'ai "découpée" en quatre épisodes. Je publierai un épisode par jour. Il faudra donc attendre le lendemain pour lire la suite, héhé!
J'espère que l'histoire va vous plaire :-)
Je vous embrasse!